Depuis l’apparition de l’internet au tournant du millénaire, la façon dont les individus communiquent et expriment leurs pensées a été radicalement transformée. Des conversations en face à face aux débats publics, les frontières entre espace public et privé se sont estompées, faisant place à un nouveau terrain d’expression : le web. Mais est-ce que le web peut réellement être considéré comme un espace d’expression libre et non régulé ? Cette question mérite, de nos jours, une analyse approfondie et plus encore quand la concentration médiatique ne souffre aucune loi anti-trust.

Le web : un espace de démocratie participative

Le web a révolutionné le paysage médiatique en rendant l’information accessible à un large public. Les réseaux sociaux, les blogs et les forums en ligne ont permis aux utilisateurs d’interagir avec le monde d’une manière qui était auparavant réservée aux professionnels des médias. Ainsi, le web est devenu, peu à peu, un espace de démocratie participative où chaque utilisateur peut partager ses idées, son expertise et son point de vue.

L’exemple le plus évident est l’essor des plateformes de partage de vidéos comme YouTube, où chacun peut créer du contenu sur pratiquement n’importe quel sujet. Cette ouverture a créé une explosion de créativité et d’innovation, permettant à des voix marginalisées ou négligées d’être entendues.

La censure sur internet : entre liberté d’expression et régulation

Cependant, cet espace de libre expression n’est pas exempt de contrôle. Depuis quelques années, l’une des principales controverses liées à l’internet concerne la censure, que ce soit par les gouvernements ou par les géants de la technologie, communément appelés les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).

Avec le recul, il y a eu de nombreux cas où les GAFAM ont été accusés de censure partisane. Par exemple, pendant la campagne présidentielle américaine de 2020, Facebook a été critiqué pour avoir supprimé des publications politiquement sensibles, tandis que Twitter a introduit un système d’avertissement sur les informations trompeuses. On a même vu le président des Etats-Unis élu démocratiquement se faire supprimer son compte d’un jour à l’autre. YouTube, quant à lui, a fait face à des accusations de censure pendant la pandémie de COVID-19 pour avoir retiré des vidéos qui contredisaient les directives de l’Organisation mondiale de la santé. Aujourd’hui, les chaînes hors des clous et de la pensée unique peuvent se trouver supprimées d’un jour à l’autre sans sommation, sous la pression de l’autocensure du géant vidéo ou même de groupes de pression de plus en plus organisés.

En Europe également, la censure sur internet a été un sujet de débat houleux. La loi Avia, adoptée en France en 2020, prévoit des amendes pour les plateformes qui ne suppriment pas rapidement les « contenus haineux ». Si cette loi vise à lutter contre le harcèlement en ligne et les discours haineux, elle a été critiquée pour sa possible utilisation comme outil de censure. Il faut dire que la haine jusqu’à preuve du contraire n’a jamais été une notion juridique. Elle appartient au territoire subjectif de l’émotion et on peut donc la remplir à loisir de ce que l’on veut.

La volonté des gouvernements européens de réguler l’information sur internet, comme l’illustre cette loi, a soulevé des inquiétudes légitime quant à la liberté de la presse indépendante. Certains craignent à raison que cette régulation n’entrave la libre circulation des informations et ne serve qu’à étouffer les voix dissidentes.

Un équilibre précaire entre liberté et régulation

La question est de savoir comment trouver un équilibre entre la protection des utilisateurs contre les discours haineux et la désinformation, et le respect de la liberté d’expression. La tâche n’est pas facile, mais elle est cruciale pour l’avenir de notre démocratie numérique. Il est essentiel que les utilisateurs, les gouvernements et les entreprises travaillent ensemble pour garantir que le web reste un espace où les voix peuvent être entendues, tout en protégeant les individus contre les abus.

Récemment, le scandale des « Fact Checkers » et du Fonds Marianne en France a bien démontré également que les tentatives « d’objectiver l’information » n’étaient souvent rien d’autre que de nouvelles tentatives politiques de manipulation de la vérité.

Le web nouvel espace d’expression ?
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